Dimanche: Moriel assisté de Jean-Marie développe les fondamentaux du fonctionnement de l’articulation temporo-mandibulaire (ATM), défrichant pour les futurs orateurs les sillons de nos maigres connaissances sur cette articulation pourtant essentielle dans la posture, voire fondamentale pour certains ostéopathes.
Avec les levées de tension l’an passé, nous avions déjà ressenti dans nos fibres le contraste avec les techniques non forcées de Jean-Marie.
Cette fois c’est M. CATALIOTTI qui fait la démonstration de ses techniques musculaires originales, appliquées à la ceinture cervico-scapulaire. Sergent-major, mais négociateur, il prévient le patient du caractère pénible de son écrasement de la contracture musculaire. Pas question de relacher tant que le propriétaire de cette contracture n’a pas décidé de détendre de lui-même la zone concernée.
C’est le contrat.
Nous constatons, la cornée un peu humide, l’efficacité de la technique. La sensation n’est pas sans rappeler la fonte des tissus qui accompagne les méthodes non forcées de Jean-Marie.
Lundi: Philippe PEREZ partage son expertise reconnue dans le traitement du SADAM et ses symptômes d’accompagnement, en particulier les cervicalgies chroniques.
4 stades anatomiques pour le SADAM.
Il insiste sur la prise pluri-disciplinaire de ce syndrome. Exemple d’un patient ayant presque complètement usé son ratelier d’origine après prescription intempestive de talonnettes, efficaces sur les cervicalgies certes, mais ayant reporté les contraintes posturales sur les incisives.
Philippe Perez a choisi les cales dentaires pour corriger les malpositions de l’ATM. Ses travaux et résultats sont étayés d’images IRM corroborant les bons résultats cliniques.
Démonstration de la prise en charge pluri-disciplinaire par M. FERRET et J. LEGOUPIL, harmonieux duo dentiste – podologue. Chacun dépiste. Chaque patient est orienté.
Mardi: Jean-Marie tient le perchoir: Ne nous privons plus de la radiographie de profil pour guider notre traitement manuel. Les raideurs et inversions de courbure, longtemps banalisées auprès du patient, modifient l’unité fonctionnelle du rachis. Elles peuvent s’améliorer, surtout si le travail du thérapeute est suivi d’amphothérapie:
Mouvements faciles à exécuter par tout patient non atteint d’anencéphalie,
et assez brefs pour ne pas stimuler le centre de la paresse!
Mercredi: Rééducation des dysfonctions linguales, labiales, respiratoires dans le traitement du SADAM, par la bondissante Isabelle BRETON, qui évite brillamment tous les obstacles placés sur la route du conférencier, tout en passionnant son auditoire sur un sujet que la plupart d’entre nous découvrent complètement.
Parmi les effets secondaires du séminaire, citons quand même des collègues qui se mettent à parler sans arrêt, ne sachant plus où placer leur langue au repos, d’autres cherchent en vain l’occlusion dentaire idéale, tandis que ceux qui se sont découvert un trouble postural avancent avec précaution sur la moquette, évitant les carrelages et les parquets.
Jeudi: Posturologie pratique appliquée à l’appareil manducateur: Superbe power-point de François MORIN. Il nous rend cette discipline méconnue étroitement et facilement intégrable à la pratique quotidienne. Rapidité du test, reproductibilité, correction par des mesures simples. Nous voici capables d’interrompre l’errance médicale des posturaux méconnus.
Jean-Marie enchaîne sur les mobilisations globales et segmentaires du rachis cervical. Nouvelles techniques, toujours non forcées, pour ceux qui ont participé à ses précédents séminaires. Toujours le meilleur rapport efficacité / agression minimale, et une rapidité qui permet de les intégrer facilement à l’étriquée consultation quotidienne.
Dernière journée sur le binôme dentiste-ostéopathe en pratique quotidienne, en l’occurence celui d’Yvan ZITOUN et Henri SAGELOLI.
Ce dernier démarre très fort avec le crâne, récuré par ses soins, d’un patient décédé vers la cinquantaine après, ce que l’on peut appeler, une vie ratée: petite enfance difficile, échec scolaire, tout ira de travers pour ce malheureux. Le crâne montre un rétrécissement majeur du trou de la veine jugulaire droite à la base du crâne. Hyperpression veineuse? Compression des nerfs crâniens qui passent par ce trou? Cette anomalie a-t-elle eu une incidence sur la vie du patient sans jamais avoir été dépistée? La déformation vient-elle d’un accouchement difficile? Ces problèmes peuvent-ils être dépistés et améliorés par le traitement ostéopathique chez l’enfant?
Oui à l’évidence à toutes ces questions pour l’enthousiaste Henri Sageloli, qui éduque notre main à sentir la mobilité des os de la face, et à ressentir en tant que sujet l’effet de ces pressions.
Les techniques fonctionnent, tandis que la polémique perdure sur leur mode d’action: Les sutures sont-elles mobiles ou s’agit-il d’une stimulothérapie?
Espérons que des études objectives finiront par trancher,
mais ne les attendons pas pour faire profiter les patients de ces traitements sans danger.
Enfin Yvan Zitoun expose son expérience du traitement des occlusions dentaires anormales par meulage. Sans doute marqué par une reconnaissance difficile de son travail, il insiste longuement sur la satisfaction de ses patients.
Ses collègues semblent effectivement sceptiques sur la place, déclinante, du meulage localisé.
Cependant, notons qu’il utilise conjointement des techniques manuelles de recentrage temporo-mandibulaire. La synergie est intéressante, avec le crédit des bons résultats qu’il nous a montrés. Soyons attentifs à une confirmation par ceux qui s’intéresseront à sa technique.
Clôture du séminaire par Jean-Marie SOULIER, chaleureusement remercié avec sa femme Cathy pour la qualité de l’organisation et des prestations scientifiques.
Brainstorming, applications pratiques immédiates, ambiance sportive:
Comme les éditions précédentes, ces 3èmes Rencontres auront été le meilleur antidote à la paresse dans sa carrière médicale!